William Angus, immigrant écossais et Thomas Logan, immigrant irlandais,
eurent l'idée en 1859 de s'associer pour vendre sur le marché de Montréal le papier fabriqué par
M. William Brooks de Sherbrooke. Ce dernier faisait faillite un an plus tard et les deux amis décidèrent
d'acheter l'usine. Peu de temps après, cette dernière brûla et MM. Angus et Logan la firent renaître.
La première opportunité qui leur échut fût la demande extraordinaire accompagnée d'une hausse des prix
que provoqua la guerre civile des Etats-Unis entre 1861 et 1864. C'est avec les bénéfices qu'ils avaient
accumulés, que les deux associés achetèrent le moulin de farine de M.Wurtel., situé à l'embouchure de
la rivière St-François. Au même endroit, ils construisirent le premier moulin de pâte chimique du Canada
qui est le plus vieux qui existe encore aujourd'hui en Amérique du Nord. La plus grande partie de la pâte
était utilisée par l'usine de Sherbrooke et le reste était vendu à d'autres manufacturiers de papier.
En mai 1873, la firme Angus et Logan se constituait sous le nom de Canada Paper Company. Ses installations
comprenaient alors l'usine de pâte de Windsor et une papeterie qui avait été construite à côté des deux
usines de Sherbrooke.
L'année 1882 fut une nouvelle étape. Les vieilles fabriques de Sherbrooke furent démolies et les machines
transportées dans une nouvelle usine construite sur une colline près de la rivière Wattopeka à Windsor.
Quatre ans plus tard, le feu détruisait le nouvel établissement et il fallut rebâtir. L'usine St-François fut alors construite au bord de la rivière. On y éleva un barrage afin de produire de l'électricité et deux ans plus tard, une papeterie fut construite au même endroit.
Une troisième tragédie se produisait en 1901. Le feu détruisit les deux usines. Moins de deux ans après,
elles étaient rebâties.
Un nouveau chapitre s'ouvrit en 1908, la Canada Paper passa aux mains de nouveaux propriétaires.
M Joseph Kilgour, président de Kilgour Brother, acheta la compagnie devenue très prospère. M Kilgour décéda en 1926. L'usine de Windsor devint la propriété de Howard Smith, nouveau président de Canada Paper. Quand la crise de 1929 éclata, les affaires et l'argent se faisaient rares. Les perspectives s'assombrirent et vint un moment où on croyait bien que les moulins de Windsor seraient obligés d'arrêter. On parvint cependant à traverser la tempête et quand la deuxième guerre éclata, la compagnie avait retrouvé son équilibre et la manufacture de sacs que possédait la Kilgour à Toronto fut transportée à Windsor-Mills.
Durant toute la guerre, la demande de tous les papiers et tous genres excéda l'approvisionnement.
Il était impossible de se procurer du nouveau matériel, mais en utilisant des pièces qui avaient
appartenu à diverses veilles machines, la compagnie réussit à monter une nouvelle machine à papier et à accroître sa production.
Entre 1945 et 1959, la compagnie Canada Paper continua de croître. En 1959 la ville de Windsor
célébrait avec joie cent ans des moulins de papier. Deux ans plus tard, le Canada Paper yendait
ses installations à la Dominion Tar and Chemical Company (Domtar). L 'ère de l'automation a fait
en sorte que la compagnie produit beaucoup plus aujourd'hui avec un moins grand nombre d'employés.
Domtar investit dans les premières années de son achat, pIus de 12 millions de dollars.
Ainsi,les usines jouissent maintenant d'une nouvelle (Woodroom) et d'un nouveau moulin longeant
la route 5-22. Les quelque 1000 travailleurs de Domtar, papiers fin et emballages ont la chance de
recevoir un salaire dont la moyenne est la plus élevée de la région des Cantons de l'Est avec la Kruger à Bromptonville et
la John's Mansville d'Asbestos.